La Qualité de Vie au Travail passe par une démarche d’analyse et d’amélioration des facteurs organisationnels et managériaux du travail. Si la QVT ne se réduit pas aux champs des RPS, il est également essentiel d’identifier et prévenir les situations pouvant générer du stress dans l’organisation.

 

Katia TENENBAUM,  dirigeant d’ARPEM, consultante en amélioration de la QVCT et médiatrice nous livre des éléments de son expérience :

–  « Quelles sont les principales situations de travail pouvant générer du stress que tu rencontres actuellement ?

Les principales situations de travail qui peuvent générer du stress que je rencontre sont multiples. Pour mémoire, le stress survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception que l’on a de ses contraintes et la perception que l’on a de ses ressources pour y faire face.

Il peut s’agir de conflits relationnels avec un collègue, un supérieur hiérarchique, un client ou un usager. Force est de constater que chaque jour nous expérimentons notre capacité à communiquer. Souvent nous nous heurtons à plusieurs phénomènes : nous ne percevons pas les faits sous le même angle que l’autre, nous n’avons pas les mêmes croyances, pas les mêmes ressentis, pas les mêmes besoins, même si parfois nous partageons les mêmes valeurs. Toutes ces nuances de point de vue peuvent créer des incompréhensions.

Nous attribuons à l’autre des actes ou des pensées qu’il n’a même pas imaginés, et cela provoque un conflit, ouvert ou larvé. Ce conflit peut être également pris à tort ou à raison pour du harcèlement moral. Ainsi, lorsque Florence dit que sa chef la harcèle parce qu’elle lui demande des comptes trop fréquemment de son point de vue, s’agit-il de harcèlement ou de management ? Que sait-on des compétences de Florence, de sa capacité à faire, de sa motivation ? Que sait-on du besoin de contrôle de sa chef, de sa façon de communiquer son manque de confiance ?

Le stress peut aussi être créé par des dysfonctionnements organisationnels. Ainsi, si vous regardez un organigramme dans lequel une personne A est hiérarchiquement responsable d’une personne B sur un poste, et que B est aussi responsable de A sur un autre poste, et ce dans la même entreprise, n’y a-t-il pas de quoi se poser des questions ? Cela ne risque-t-il pas de générer également des conflits ?

Les dysfonctionnements organisationnels que je rencontre le plus fréquemment sont ceux liés aux rôles et missions, et à la surcharge de travail. Suis-je légitime et reconnu pour intervenir dans tel cadre ? Puis je dire NON à la réalisation de tel dossier dans tel délai ? Autant de questions qui provoquent  des hésitations, des ruminations, voire des troubles du sommeil.

Les conflits de valeur sont aussi particulièrement prégnants : faire un travail que l’on désapprouve moralement est souvent la première cause de départ.

 

– Constates-tu un effet lié aux contexte covid/confinement ?

La crise du COVID a amplifié ces dérèglements : moins de communication directe, plus de mails portant à interprétation, le confinement, puis le déploiement du télétravail encore tâtonnant dans certaines entreprises, ont mis à mal notre meilleure volonté d’échanger dans de bonnes conditions.

 

– Tes conseils pour réduire ou éviter les situations générant du stress ?

Alors que faire pour réduire ou éviter le stress au travail ? Il existe 3 types de leviers pour agir.

  • La prévention primaire consiste à agir sur les sources de stress : améliorer le dialogue par des réunions efficaces sur le contenu du travail ET sur l’organisation du travail. Co-construire les contours du travail pour lui donner du sens.

 

  • La prévention secondaire consiste à équiper les salariés pour faire face au stress : par exemple il s’agira de les former au management, à la gestion des situations conflictuelles ou à mieux mobiliser leurs ressources pour faire face au stress. Certaines mettront en place de l’analyse des pratiques professionnelles, d’autres des sessions de codéveloppement.

 

  • La prévention tertiaire, enfin, agit sur les conséquences des facteurs de risque psychosociaux. Ainsi, telle entreprise mettra en place des groupes de parole, telle autre une médiation individuelle ou collective.

 

Au final, nous disposons de nombreux outils pour faire face au stress, que ce soit collectivement ou individuellement : à nous de trouver le temps, les moyens et la motivation nécessaires pour les mobiliser.»

Katia TENENBAUM – 06 85 90 46 35 – ktenenbaum@arpem.fr

Consultante en Qualité de Vie au Travail, Psychologue, IPRP, Médiatrice

Médiatrice assermentée auprès de la cour d’appel de Paris

www.arpem.fr

Merci Katia !

Je vous souhaite à toutes et tous un bel été 🙂

Estelle Fontaine,

Le 28 juin 2022

 

Conseil RH - Akselis - Estelle Fontaine